Fil'attitude
« Une fierté de porter le kilt ». « L'essayer, c'est l'adopter ». Les formules sont presque rodées dans les bouches de Catherine et Dominique Ferrand. Ce couple de Lanestériens vit une idylle avec le kilt depuis une dizaine d'années. Le premier « contaminé », ce fut Dominique, « via un ami qui portait déjà l'habit. Il m'a proposé d'essayer. Tout de suite, je me suis senti bien avec ». La chose n'était pourtant pas gagnée : cet agent EDF à la retraite porte une prothèse à une jambe, suite à une amputation. « Comme quoi tout le monde peut porter un kilt ! ». Il a ensuite transmis le virus à son épouse, lors de leur rencontre, il y a dix ans : « Pour une femme, le kilt se porte plus facilement. Chez les hommes, en France, même en Bretagne, c'est moins coutumier ».
Les Amis en kilt
La non-coutume n'empêche pas la passion. Au point, en 2008, de lancer leur propre association, les Amis en kilt. « Nous sommes près d'une trentaine de membres à nous retrouver régulièrement entre "kilteux" et à défiler. Certains viennent du bassin lorientais mais aussi de Paris, de Normandie ou d'Aquitaine », détaille Dominique Ferrand. Le couple avoue, à demi-mot, qu'être réunis dans une association permet aux membres de porter le kilt « en se sentant moins seul ».
« Souvent, les gens sont étonnés quand ils nous voient débarquer en tenue », confie Catherine Ferrand. « Pour certains, porter le kilt, c'est se déguiser, enchaîne le mari. Si c'est le cas, ça fait cher le déguisement ! ». Pour un vrai kilt, il faut compter entre 500 et 600 € la pièce. « L'attirail complet, avec chaussettes, chaussures, ceinture et chemise vaut environ 1.500 €, à condition que tout soit vrai », précise le passionné de 62 ans. Une passion onéreuse que le couple a construit « au fur et à mesure, raconte Dominique Ferrand. Aujourd'hui, je compte sept kilts et ma femme, cinq ». Cette collection, les époux Ferrand vont pouvoir l'arborer fièrement durant le Festival interceltique, sauce écossaise. Une « période parfaite » pour mettre en avant leur amour du tartan. « C'est l'occasion de sortir la tenue complète, que l'on ne peut pas enfiler dans la vie de tous les jours ».
Avec ou sans sous-vêtements ?
« L'idéal, pour nous, serait que le plus de personnes possible portent un kilt, poursuit Dominique. Après, à aucun moment on ne cherche à inciter les gens, on conseille juste d'essayer. Le kilt, c'est comme n'importe quel vêtement : si vous vous sentez bien dedans, vous l'adoptez ». Durant les dix jours à venir, les passionnés se tiennent à disposition des curieux pour répondre à leurs questions. Sauf à celle qui brûle toutes les lèvres : le kilt, avec ou sans sous-vêtements ? Ça, c'est un « secret de " kilteux " ».
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