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La bataille de Saint-Aubin du Cormier :
La bataille de Saint-Aubin du Cormier :
La bataille de Saint-Aubin du Cormier :
La bataille de Saint-Aubin du Cormier :
La bataille de Saint-Aubin du Cormier :
La bataille de Saint-Aubin du Cormier :
La bataille de Saint-Aubin du Cormier :
La bataille de Saint-Aubin du Cormier :

 

    Ici le lundi 28 juillet 1488, à midi face au sud dans une grande chaleur, se trouvaient les onze mille six cents hommes, avec chevaux et canons, de l’armée du Duché indépendant et souverain de Bretagne, comprenant six mille soldats Bretons et ses alliés Anglais (440 archers), Germains et Flamands (800 hommes), Basques, Espagnols et Gascons (3 500 hommes). En face de cette position, environ une heure après, arrivent de Saint-Aubin du Cormier, fatigués et en désordre, les quinze mille hommes de l’armée du Royaume de France comprenant des mercenaires Suisses (5 000) et Napolitains, avec cavalerie et canons, sous le commandement unique de la Trémoille. Parmi les chefs Bretons, Rieux, qui était déjà davantage pour le harcèlement que pour une bataille rangée, propose de charger tout de suite sans laisser les Français se mettre en ordre de bataille, afin d’emporter facilement le combat, et de repousser cette armée française d’occupation qui avait déjà pris plusieurs places fortes… mais les généraux de cette armée bretonne sans commandement unique hésitent et discutent, pour finalement laisser l’armée française se mettre en place pour un combat à « la loyale ». Cette erreur stratégique va perdre la Bretagne, face à une armée de métier aguerrie dont les ordres sont de ne pas faire de prisonniers…

     

Les historiens parlent d’une mêlée terrible, puis d’un massacre considérable… Vers quatorze heures commence l’engagement par des salves de canons faisant beaucoup de dégâts de parts et d’autres. Puis les Bretons, dans leur courage et volonté de repousser l’occupant, réussissent à faire reculer les Français de plus de cents pas, mais, sous les derniers boulets français, le commandant germain Bhler et ses hommes, en cherchant à se mettre à l’abri, brisent la ligne bretonne. Galiota, un mercenaire napolitain au service de Charles VIII engage la cavalerie française dans cette brèche, afin de prendre l’armée bretonne à revers. Galiota est tué d’un coup de couleuvrine, mais son action mène les bretons à leur perte : la cavalerie bretonne, selon les historiens, a très mal fait son travail, et les fantassins pris en tenaille se débandent vers le nord-est, en direction de Mézières sur Couesnon. Le massacre commence alors, et vers seize heures la bataille se termine… les Français achèvent les blessés ainsi que les derniers Bretons courageux qui continuent à se battre. Certaines sources disent qu’ils ont poursuivi loin les fuyards, jusqu’à la nuit tombée, les massacrant sur place ou dans les fermes où ils se sont réfugiés. Le chiffre exact des tués est imprécis, et il varie entre 5 000 et plus de 6 000 mille morts côté Breton, selon le parti pris des historiens, et environ 1 500 morts côté Français. Ces soldats, de dix nations européennes différentes, ont été enterrés dans des fosses communes à même le champ de bataille, et y reposent toujours aujourd’hui.

    

Cette bataille est considérée comme celle qui fit perdre son indépendance à la Bretagne du Duc François II, définitivement annexée par la France en 1532, par un édit d’union qui concédait une autonomie politique à la Bretagne, mais dont les points principaux ne furent guère respectés par les rois français successifs. Ce traité sera unilatéralement annulé, sans concertation avec le Parlement Breton, par la Révolution française dans la nuit du 4 août 1789. Cette annulation aurait pu nous redonner notre liberté, mais ce fut pire : nous y perdîmes notre autonomie au profit d’un centralisme toujours de mise aujourd’hui, où depuis, la République « une et indivisible » a tout fait pour éradiquer notre langue, notre culture et notre identité, notre histoire, et ils ont bien failli réussir… En 2000 et 2001, nous avons même dû nous opposer, heureusement avec succès, à un projet profanateur de site départemental d’enfouissement d’ordures ménagères sur la partie nord-nord-est du champ de cette importante bataille européenne et franco-bretonne de 1488 !Cette affaire a mis en lumière méconnaissance et irrespect pour l’Histoire Bretonne, qui n’est toujours pas enseignée dans les écoles des cinq départements de Bretagne.

    

Aujourd’hui, en pleine construction européenne, et avant que ne repoussent les ronces de l’oubli sur notre histoire plus que millénaire, nous voudrions que nos impôts ne servent pas seulement à alimenter le gouffre des diverses constructions pharaoniques parisiennes : nous désirerions construire à l’entrée de la Bretagne, près du site historique de Saint-Aubin du Cormier, traversé par l’autoroute des estuaires A84, un espace muséal sur la bataille, dans son contexte historique, dans un esprit international de développement  culturel, économique et touristique. Dans cette attente incertaine, nous avons déjà acquis à travers la Sci Koad Sav Pell, une partie de l’épicentre de la bataille (4ha 25 a) où se trouvaient les troupes bretonnes et alliées avant l’engagement du combat, et où nous avons commencé la construction d’un parc de sculptures-mémorial sans aucune aide publique. Notre association MAB (fils), Musée Archipel Breton, crée en janvier 2001, est ouverte à tous ceux qui  désirent, en un légitime besoin démocratique, offrir aux Bretons et à l’ensemble des visiteurs, une vision de notre riche Histoire Bretonne.

(Pour nous rejoindre et nous aider, l’adhésion est de 30 €uros par an à l’ordre de MAB, Bel-Air, 35 140 Gosné. Contacts : 06 86 54 32 73 et mabkuff@hotmail.fr)

 

Le donjon ruiné du château de saint-Aubin du Cormier: construit entre 1223 et 1225 par Pierre de Dreux, Duc de Bretagne, il fut détruit par l’armée française l’année suivante de la bataille de Saint-Aubin du Cormier, en mai 1489.

Tag(s) : #Nos Activités
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